
Shoubou : Voix mythique de Tabou Combo
Samedi 5 juillet 2008
On ne peut parler de Tabou Combo sans penser à Shoubou. Chanteur lead du groupe depuis sa création en 1969, Roger M. Eugène, alias Shoubou s’est imposé comme la voix la plus célèbre du kompa haïtien de ces trente dernières années. Son caractère bout en train a propulsé Tabou Combo en haut de la scène. Nous l’avons rencontré lors de son passage à Paris, à l’occasion de la promotion du nouvel album Taboulogy, sa première auto production, sortie le mardi (01/02/05/) dans les bacs.
Shoubou a ses habitudes : lorsqu’il débarque à Paris, il descend toujours dans le même hôtel et regagne ses quartiers au Holiday Inn, juste en face de la Villette. Pratique lorsque le groupe doit se produire sur la scène du Zénith, il suffit de traverser la rue. Shoubou est ainsi, il a le souci du détail et surtout de l’organisation. Grâce à son caractère trempé et son charisme, Shoubou a su devenir indispensable pour Tabou Combo. Auteur-compositeur, chanteur, manager, Shoubou est sur tous les fronts lorsqu’il s’agit du groupe. Comme il lui dit lui-même, Tabou Combo est sa famille et rien ni personne, ne pourra changer ça.
Né à en Haïti, Shoubou, de son vrai nom Roger M. Eugène, grandit à Port de Paix et découvre la musique très tôt. Sa carrière démarre à l’église, comme chanteur de chorale. Quelques années plus tard, Shoubou rejoint un groupe local de Port de Paix avant de s’installer à Petion Ville où il rencontre l’équipe des Incognitos, rebaptisée Tabou Combo. Depuis (39 ans déjà !), Shoubou et ses onze acolytes se sont imposés comme les rois du kompa haïtien, dans les quatre coins du monde. Exilé à New York depuis 1971, comme le reste du groupe, Shoubou n’oublie pas pour autant d’où il vient. Rencontre avec un artiste hors pair, mais qui a su garder les pieds sur Terre.
Votre nouvel album sort aujourd’hui dans les bacs. Pourquoi l’avoir intitulé Taboulogy ?
J’avais l’intention de l’appeler « Obligation ». J’avais dit à Fanfan de penser à un autre nom. Et c’est lui qui a choisi Taboulogy, parce-qu’en Grec, « logos »veut dire « discours », comme dans « psychologie » ou « anthologie ».
Le titre phare de l’album est un duo avec le groupe Carimi, intitulé justement Obligation. Pour cet opus, vous avez fait appel à la jeune génération kompa. Pourquoi ?
Pour moi, cet album c’est comme un premier bébé. D’habitude, c’est toujours nous les anciens qu’on voit. Et puis, on n’avait jamais invité personne sur un album. Et cette fois, on a cru devoir faire les jeunes y participer. On a conservé le fond mais on a changé un tout petit peu la forme. Sur cet album, il y a du ragga, du hip hop, il y a un peu de tout.
Sur Taboulogy, vous rendez un vibrant hommage à la ville des Gonaïves qui fut l’an dernier le théâtre d’émeutes sanglantes. Quel est votre regard sur la situation en Haïti ?
J’ai laissé Haïti le 29 janvier 1971. Mais je suis haïtien dans le sens le plus large du thème. Lorsqu’on a vu les émeutes à Gonaïves sur la chaîne de télé CNN, et qu’il y avait près de 7 000 morts, on a décidé de composer une chanson sur Gonaïves. Saviez-vous que Gonaïves est la cité de l’indépendance : c’est là qu’a été écrit l’acte d’indépendance de 1804. Mais on a toujours tendance à négliger ce fait…Quand j’ai chanté cette chanson au studio d’enregistrement, j’ai pleuré parce-que le message est tellement fort.
Comment expliquez-vous le succès du kompa à travers le monde ?
Dans une chanson, il n’y a pas que la musique qui compte. Il y aussi le texte, le message… On l’a toujours dit, Haïti est le pays le plus pauvre du monde. Et quand on souffre, on a tendance à parler de sa souffrance. Mais il faut aussi montrer le bon côté des choses. C’est ce que les chanteurs, les artistes et les écrivains haïtiens ont toujours eu tendance à faire.
Vous avez commencé à chanter à l’église. Pensiez-vous déjà faire carrière dans la musique ?
J’ai commencé à chanter à l’âge de 7 ans. J’interprétais des chansons grégoriennes. Mais mon papa ne voulait pas que je sois musicien ou chanteur. Il souhaitait que je sois avocat ou médecin. Malheureusement, il n’a jamais écouté ce que je faisais car il est décédé il y a très longtemps. J’ai fait également du théâtre classique… Je me souviens à l’époque, j’étais dans un petit orchestre qui jouait lors des baptêmes et communions. Et mon père ne voyait pas d’un très bon œil…Mon seul regret c’est qu’il n’ait pas connu mon succès.
Qu’est-ce que signifie « Tabou Combo » ?
Tabou veut dire « sacré » et Combo « plaisir ».Tabou combo est un plaisir sacré.
Parlons des projets. Un concert est prévu au Zénith, à Paris le 21 mai prochain, à l’occasion des 50 ans du kompa. Et pour l’occasion Tabou Combo ne sera pas seul à ce concert. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
C’est le concert de Tabou Combo. Mais on a fait appel aux grands ténors de la musique haïtienne. Donc, il y aura Ti vice, Carimi, et plein d’autres encore dont un groupe de femmes. C’est la surprise…(rires).
Shoubou a ses habitudes : lorsqu’il débarque à Paris, il descend toujours dans le même hôtel et regagne ses quartiers au Holiday Inn, juste en face de la Villette. Pratique lorsque le groupe doit se produire sur la scène du Zénith, il suffit de traverser la rue. Shoubou est ainsi, il a le souci du détail et surtout de l’organisation. Grâce à son caractère trempé et son charisme, Shoubou a su devenir indispensable pour Tabou Combo. Auteur-compositeur, chanteur, manager, Shoubou est sur tous les fronts lorsqu’il s’agit du groupe. Comme il lui dit lui-même, Tabou Combo est sa famille et rien ni personne, ne pourra changer ça.
Né à en Haïti, Shoubou, de son vrai nom Roger M. Eugène, grandit à Port de Paix et découvre la musique très tôt. Sa carrière démarre à l’église, comme chanteur de chorale. Quelques années plus tard, Shoubou rejoint un groupe local de Port de Paix avant de s’installer à Petion Ville où il rencontre l’équipe des Incognitos, rebaptisée Tabou Combo. Depuis (39 ans déjà !), Shoubou et ses onze acolytes se sont imposés comme les rois du kompa haïtien, dans les quatre coins du monde. Exilé à New York depuis 1971, comme le reste du groupe, Shoubou n’oublie pas pour autant d’où il vient. Rencontre avec un artiste hors pair, mais qui a su garder les pieds sur Terre.
Votre nouvel album sort aujourd’hui dans les bacs. Pourquoi l’avoir intitulé Taboulogy ?
J’avais l’intention de l’appeler « Obligation ». J’avais dit à Fanfan de penser à un autre nom. Et c’est lui qui a choisi Taboulogy, parce-qu’en Grec, « logos »veut dire « discours », comme dans « psychologie » ou « anthologie ».
Le titre phare de l’album est un duo avec le groupe Carimi, intitulé justement Obligation. Pour cet opus, vous avez fait appel à la jeune génération kompa. Pourquoi ?
Pour moi, cet album c’est comme un premier bébé. D’habitude, c’est toujours nous les anciens qu’on voit. Et puis, on n’avait jamais invité personne sur un album. Et cette fois, on a cru devoir faire les jeunes y participer. On a conservé le fond mais on a changé un tout petit peu la forme. Sur cet album, il y a du ragga, du hip hop, il y a un peu de tout.
Sur Taboulogy, vous rendez un vibrant hommage à la ville des Gonaïves qui fut l’an dernier le théâtre d’émeutes sanglantes. Quel est votre regard sur la situation en Haïti ?
J’ai laissé Haïti le 29 janvier 1971. Mais je suis haïtien dans le sens le plus large du thème. Lorsqu’on a vu les émeutes à Gonaïves sur la chaîne de télé CNN, et qu’il y avait près de 7 000 morts, on a décidé de composer une chanson sur Gonaïves. Saviez-vous que Gonaïves est la cité de l’indépendance : c’est là qu’a été écrit l’acte d’indépendance de 1804. Mais on a toujours tendance à négliger ce fait…Quand j’ai chanté cette chanson au studio d’enregistrement, j’ai pleuré parce-que le message est tellement fort.
Comment expliquez-vous le succès du kompa à travers le monde ?
Dans une chanson, il n’y a pas que la musique qui compte. Il y aussi le texte, le message… On l’a toujours dit, Haïti est le pays le plus pauvre du monde. Et quand on souffre, on a tendance à parler de sa souffrance. Mais il faut aussi montrer le bon côté des choses. C’est ce que les chanteurs, les artistes et les écrivains haïtiens ont toujours eu tendance à faire.
Vous avez commencé à chanter à l’église. Pensiez-vous déjà faire carrière dans la musique ?
J’ai commencé à chanter à l’âge de 7 ans. J’interprétais des chansons grégoriennes. Mais mon papa ne voulait pas que je sois musicien ou chanteur. Il souhaitait que je sois avocat ou médecin. Malheureusement, il n’a jamais écouté ce que je faisais car il est décédé il y a très longtemps. J’ai fait également du théâtre classique… Je me souviens à l’époque, j’étais dans un petit orchestre qui jouait lors des baptêmes et communions. Et mon père ne voyait pas d’un très bon œil…Mon seul regret c’est qu’il n’ait pas connu mon succès.
Qu’est-ce que signifie « Tabou Combo » ?
Tabou veut dire « sacré » et Combo « plaisir ».Tabou combo est un plaisir sacré.
Parlons des projets. Un concert est prévu au Zénith, à Paris le 21 mai prochain, à l’occasion des 50 ans du kompa. Et pour l’occasion Tabou Combo ne sera pas seul à ce concert. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
C’est le concert de Tabou Combo. Mais on a fait appel aux grands ténors de la musique haïtienne. Donc, il y aura Ti vice, Carimi, et plein d’autres encore dont un groupe de femmes. C’est la surprise…(rires).
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